Une Secrétaire...qui secrète son venin

Publié le par Etenna

Aujourd'hui, en congé, je décide d'aller manger au restaurant avec ma fille, ma nièce et une amie. La scène se passe dans la ville où je travaillais autrefois, dans un passé proche (not in a galaxy far far away)... et pourtant qui me semble tellement loin. Il me vient alors à l'idée que je n'avais plus été manger dans le centre-ville depuis mon départ forcé de ma collectivité, il y a déjà presque 4 ans. 

Bien entendu, il y a 10 000 restaurants dans cette ville et le hasard, qui fait toujours bien les choses, fait en sorte de me mettre nez à nez avec mes anciens collègues. 

Là, tout le processus décrit par ma psy s'enclenche.

Un message est envoyé à mon cerveau : « ATTENTION : DANGER » et provoque en moi tremblements et envie de fuite. 

Je me cache derrière ma fille, plus grande que moi et qui me secoue. « Enfin, maman c'est à eux de baisser les yeux pas à toi... Toi, tu n'as rien fait ». Ma fille de 17 ans qui me gronde, on aura tout vu... Et puis, elle ajoute : j'avais jamais remarqué qu'elle était si moche la secrétaire ! Je regarde évidement dans sa direction et là, étonnement, tous mes ex-collègues regardent ailleurs. Seraient-ils donc gênés de se retrouver au même endroit que moi ? 

La secrétaire, elle regarde ses pieds, alors je ne me gêne pas pour la détailler tout à loisir et... je vois effectivement une fille laide, sans aucun trait agréable que j'avais gardé dans mes souvenirs. Elle a un visage très mince, avec des lunettes épaisses, elle n'a presque pas de lèvres... Ses cheveux très raides paraissent gras et son corps n'est plus aussi mince qu'avant (je devine une culotte de cheval qui se dessine déjà sur son corps mou).

Je la décrivais autrefois comme seulement bête, je la découvre méchante et moche. 

Quand je la regarde, je pense à la mythologie grecque, où Athéna, offensée par la trahison de Méduse (qui vient de se taper son mari), la transforme elle et ses sœurs en "un monstre incapable de bouger, à la chevelure formée de serpents et au regard qui pétrifie celui qui le regarde." 

J'en conclus que je ne la voyais pas comme cela avant, puisqu'il fut un temps, où elle était aimable, et je le croyais, agréable. Ca compensait... 

C'est d'elle que la trahison a été la plus difficile à accepter. J'ai été à la fois peinée et en colère car je pensais réellement avoir réussi à tisser des liens amicaux avec elle (mon mari l'a souvent dépannée car elle était célibataire et que souvent démunie devant un tableau à accrocher ou une chasse d'eau en panne). Or, elle n'a pas hésité à me tourner le dos dans les moments difficiles.

Était-ce par peur des représailles ou bien parce que le directeur lui avait fait des promesses de promotion future ?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article