Le monde entier est un cactus

Publié le par Etenna

 

Moi je me pique de le savoir. Seulement contrairement à la chanson de Jacques Dutronc, le fait de le savoir ne m'a pas permis et ne me permet toujours pas de lutter à armes égales avec les salauds, les méchants, les "piquants"....

En fait, il a fallu que je fasse dans l'expérimentation : quand j'étais plus jeune et qu'on me décrivait telle ou telle personne qui était en conflit permanent avec les autres, qui vivait des situations répétitives de rejet ou de refus de l'autorité, ou de relations tendues avec les collègues, je me figurais que cette personne était incapable de s'acclimater au monde du travail, qu'elle avait un problème, qu'elle était asociale... Ces personnes, alors peu nombreuses étaient montrées du doigt par toute la "communauté" et elles devenaient des sortes de "paria" dans nos services ou nos directions.

A cette époque, enfin celle que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, on était si bien au travail, avec les collègues : tout était prétexte à faire la fête, à rigoler, à boire un coup - un anniversaire bien sûr mais aussi la galette des rois, le beaujolais nouveau, ou la nouvelle année. Je me souviens que les anciens avaient peur de la retraite : cette rupture avec le monde du travail allait les exclure de toute relation sociale, l'inactivité serait comme une petite mort. Comment continuer à trouver un but dans la vie quand la retraite avait sonné ?

Aujourd'hui, j'attends cette "petite mort" avec impatience : 11 ans pour décrocher ce sésame qui me permettra de quitter le monde du travail et ses relations tordues, où harcèlement moral, humiliation, ordres et contrordres se succèdent à un rythme effréné. 

J'ai le sentiment d'être cette personne asociale, incapable d'avoir des relations équilibrées dans le monde du travail... Mais nous sommes si nombreux dans ce cas que je ne cesse de me poser la question : "Qui a tort ?" Qui n'a pas le bon comportement, la bonne attitude au travail? Que s'est-il passé ces dernières années pour qu'on ne puisse plus s'épanouir au travail, pour qu'il y ait tant de souffrance, pour que les relations soient si brutales, qu'on ait l'impression qu'il doive toujours y avoir un vainqueur et un vaincu ?

Je n'ai pas la réponse. Sauf évidemment à décrire notre société d'individualiste, avec  ces "d'abord moi" qui commencent dès l'école. Il faut être le meilleur, le premier pour réussir. A croire que nous sommes comme ces bébés tortues, qui à peine éclos, se précipitent vers l'océan où ils vont se faire dévorer par des prédateurs, seuls les plus rapides ou les plus chanceux s'en sortiront et atteindront l'âge adulte. Cette comparaison avec le monde animal me rappelle le documentaire de Planet Earth II, où l'iguane est pourchassé par des serpents chassant en nombre. Je vous laisse découvrir la vidéo...et en attendant : 

Dans le monde professionnel, sommes-nous dans la même loterie que connait cet iguane? 

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N
Oui c'est vrai que les relations au travail sont compliquées partout dans le monde, même ici au Maroc !
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E
C'est pour ça que j'ai créé ce blog. Je souhaite partager avec les personnes qui vivent ou ont vécu les mêmes situations difficiles et douloureuses que la mienne